Daniel Sauvaget
Au service d’une alimentation fiable, durable et accessible au plus grand nombre

Actualité - Publié le 06/07/2023

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Lors de la dernière assemblée générale d’ACT food, une nouvelle feuille de route a été définie. Pour la développer, partons à la rencontre de son président, Daniel Sauvaget, qui partage ici à la fois sa vision et ses ambitions pour ACT food et les filières agro-agri bretonnes. 

 

Qui êtes-vous et qu’est-ce qui fait courir Daniel Sauvaget ?

J’ai 63 ans et suis président d’Ecomiam, entreprise spécialisée dans les surgelés. Je suis également président de l’Adria depuis trois ans. Ce qui me fait courir ? Une espèce d’énergie « transgénérationnelle » pour m’impliquer dans la création de valeur au service du monde agricole. Il s’agit pour moi d’agir utilement pour le développer, protéger notre souveraineté alimentaire et faire reconnaître tout le travail effectué par ces hommes et ces femmes qui y contribuent. C’est notre mission de les aider à évoluer dans leurs pratiques, sans les clouer au piloris.

Daniel Sauvaget, président d'ACT food fait le point sur la nouvelle feuille de route

Pourquoi avoir accepté la présidence d’ACT food ?

ACT food a initié depuis plusieurs années une approche constructive et ouverte et c’est ce qui me plaît. Je me positionne clairement comme un président « non politique », au cœur du monde des entreprises. C’est un peu pour cela que j’ai été naturellement désigné.

Mais ce qui me motive également est l’objectif de relancer une vraie dynamique de collaboration des cinq centres techniques qui font l’alliance ACT food. Il s’agit d’unir nos forces pour gérer encore plus efficacement de nombreux enjeux qui nous attendent, comme par exemple la gestion de la data.

évolution alimentation

En effet, ces centres travaillent déjà depuis longtemps de manière efficace pour notre industrie agroalimentaire. Mais il y a de plus en plus d’interactions sur de très nombreux sujets et une vraie nécessité d’optimisation des coûts. Face à un argent public plus restreint, la rationalité s’impose. Il faut donc consolider cette ambition et entretenir cette dynamique. Cela passe donc obligatoirement par une mutualisation plus poussée. Notre force de conviction, en phase avec la Région Bretagne, doit donc se trouver là.

La feuille de route, adoptée à la dernière AG, spécifie la raison d’être d’ACT food Bretagne : « fiabiliser une alimentation accessible et durable, en stimulant l’innovation et le potentiel des filières agri-agro-aqua bretonnes ». Pouvons-nous préciser ce point ?

Définir une raison d’être permet tout d’abord de donner une direction claire et d’éliminer tout investissement qui ne la servirait pas. Ensuite, les mots « accessible » et « durable » sont très importants car ils posent les fondements de notre action : notre travail au service de l’alimentation ne doit pas être réservé à quelques un mais doit bénéficier à tout le monde. Et cela ne se fera pas au détriment de l’environnement.

specialistes

L’innovation est donc indispensable et il faut toujours chercher plus loin, sans se contenter de ce que nous avons aujourd’hui. Je dis toujours que nous sommes « en marge du réel pour l’élargir sans cesse ». Tout cela sans dogmatisme et sans prendre parti. Nous sommes au service d’une alimentation fiable, durable et accessible au plus grand nombre. Les courants de pensée sont indispensables dans le débat public mais ils ne doivent pas interférer dans nos avancées. C’est pourquoi j’ai tenu à affirmer de manière claire notre feuille de route.

Comment définir le rôle d’ACT food ? Êtes-vous au service d’une région dynamique ou au service des entreprises innovantes ?

Si nous sommes efficaces pour les entreprises et les innovations, la région Bretagne en bénéficiera tout naturellement. Mais il est clair que nous sommes d’abord au service des premières car la mise en œuvre des innovations se fait chez elles et avec elles.

La mission de la Région de veiller à ce qu’elles soient efficaces. C’est aujourd’hui un vrai « point de force » en Bretagne, en particulier pour les entreprises agro-alimentaires. Il faut donc l’affirmer pour permettre à toute la filière d’être performante. C’est le mandat que nous a confié la puissance publique régionale.

Environmental technology concept. Sustainable development goals. SDGs.

Comment jouer un rôle actif pour une « Économie alimentaire du bien manger pour tous » ?

Soyons modeste ! Nous sommes là pour étudier et proposer des solutions pour optimiser les intrants, les processus de fabrication, la qualité, la gestion de l’énergie, la conservation des aliments etc. Mais également permettre à chaque consommateur d’avoir accès à une alimentation abordable. Nous n’avons pas en charge « l’économie du bien-manger » mais nous essayons de contribuer à ce que les filières prospèrent et se développent.

Nous sommes un acteur parmi d’autres mais une partie prenante active, pour aider les entreprises à évoluer sur ces points déjà cités. Il est essentiel pour elles de développer leur compétitivité afin de garantir cette accessibilité indispensable de l’alimentation, tout en agissant de manière concrète pour diminuer l’empreinte environnementale.

Quel est l’engagement du président pour faire de cette feuille de route un succès ? 

Pour être efficace, il est indispensable d’aller vers toujours plus de mutualisation, d’engagement et d’imbrication des cinq centres techniques. C’est pourquoi je me considère un peu comme la « mouche du coche » pour faire avancer les choses dans cette direction.

Seule une expertise transversale nous permettra d’avancer sur de nombreux sujets et d’être meilleurs que d’autres compétiteurs européens (comme par exemple les régions italiennes ou les länder allemands). Les équipes performantes sont celles qui intègreront cette transversalité. C’est une véritable dynamique à développer et à consolider.

économie alimentaire

Comment son président voit ACT food dans 5 ans ?

On doit déjà œuvrer à ce que les centres techniques fassent partie des meilleurs. Leur modèle économique peut s’avérer plus complexe et ACT food doit contribuer à leur apporter de la prospérité.

Réseau unique act food

De plus, ACT food doit être un des leviers pour caractériser la singularité de l’espace breton. La région est encore perçue comme une « grosse productrice » en matière agricole. Mais il faut fiabiliser ces volumes et les rendre toujours plus qualitatifs dans un espace d’innovation dynamique.

Enfin, d’un point de vue de la gouvernance, il ne s’agit pas de la complexifier. Mais de passer d’un lieu central d’échanges et d’interactions vers une gouvernance prégnante dans l’élaboration des stratégies. Pour une ambition commune et cohérente !