Le gaspillage alimentaire constitue un véritable enjeu pour l’industrie agroalimentaire, avec des impacts directs sur les coûts, les ressources naturelles, et les émissions de gaz à effet de serre. Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), environ 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont perdues ou gaspillées chaque année à l’échelle mondiale, représentant un tiers de la production alimentaire totale. En réponse à ces défis, des solutions technologiques et organisationnelles émergent pour réduire les pertes tout au long de la chaîne de valeur.
Les pertes alimentaires commencent dès la phase de production et de transformation. Mais les innovations technologiques permettent une meilleure gestion des ressources pour limiter ces pertes. On peut citer :
– Les capteurs connectés IoT et les systèmes de monitoring qui permettent de surveiller les paramètres critiques des matières premières et des produits semi-finis, comme la température, l’humidité ou les temps de stockage. Ces données, collectées en temps réel, permettent d’anticiper les dégradations. Par exemple, des capteurs IoT intégrés dans la chaîne de froid préviennent les dysfonctionnements des équipements ou les variations de température susceptibles d’endommager des produits sensibles comme les produits laitiers ou les fruits de mer. D’après un rapport de McKinsey (2021), les entreprises qui adoptent ces technologies peuvent réduire les pertes de 10 à 20 % dans leurs processus industriels.
– Les systèmes de tri avancés, basés sur l’intelligence artificielle et la vision par ordinateur, permettent de trier les produits alimentaires avec une grande précision. Ces technologies sont capables de détecter les défauts sur les fruits, légumes ou autres aliments grâce à des caméras multispectrales. Cela évite que des produits encore utilisables soient rejetés.
– Adopter des dates de péremption dynamiques : les dates de péremption traditionnelles, souvent mal interprétées, sont responsables d’une partie importante du gaspillage. Selon l’ADEME, 20 % des pertes alimentaires en Europe sont liées à des produits jetés avant leur véritable fin de vie. Une étiquette intelligente s’adapte aux conditions réelles de stockage des produits (température, humidité). Elle permet donc d’ajuster les durées de conservation en fonction des conditions spécifiques, évitant ainsi des pertes injustifiées.
La logistique est un maillon critique dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, notamment pour les produits périssables qui nécessitent des conditions de transport optimales. Pour cela, la blockchain permet de garantir une transparence totale sur la provenance, les conditions de transport et les dates de production des produits. Grâce à des registres décentralisés, chaque acteur de la chaîne peut accéder aux informations en temps réel.
Par exemple, Carrefour utilise déjà la blockchain pour tracer certains produits frais, comme les poulets ou les melons, permettant de détecter rapidement les anomalies et d’ajuster les flux logistiques en conséquence. Selon IBM, l’adoption de la blockchain dans le secteur agroalimentaire peut réduire les pertes de 5 à 10 %.
Mais il y a aussi les algorithmes d’optimisation des stocks avec des logiciels basés sur l’IA. Ils analysent les données historiques de vente et les prévisions saisonnières pour ajuster les volumes commandés et éviter les surplus. Ces solutions permettent aux distributeurs de réduire de 30 à 40 % leurs invendus. Enfin, on peut aussi citer les emballages actifs et intelligents. Enrichis en agents antimicrobiens ou capables d’absorber l’éthylène (gaz responsable de la maturation des fruits), ils prolongent la durée de vie des aliments.
C’est un sujet déjà évoqué dans ce blog et qui fait l’objet d’une prestation de nos centres techniques. Les coproduits sont souvent jetés alors qu’ils peuvent être valorisés. Par exemple, les restes de production de jus de fruits sont transformés en fibres alimentaires pour l’industrie agroalimentaire ou en cosmétiques. Ou les déchets de poisson qui peuvent aussi être valorisés.
Il y a aussi la bioconversion des déchets alimentaires via des insectes, comme les larves de mouches soldat noires. Elles transforment les déchets alimentaires en protéines pour l’alimentation animale ou en fertilisants organiques. Enfin, la méthanisation demeure une solution écologique pour transformer les déchets alimentaires non valorisables en biogaz et en fertilisants. En France, des initiatives permettent aux industriels d’installer des unités de méthanisation directement sur leurs sites pour réduire leurs coûts de transport et transformer leurs déchets en énergie.
Les consommateurs peuvent également jouer un rôle central dans la réduction du gaspillage alimentaire. Des applications comme Too Good To Go ou Phenix connectent les consommateurs avec des points de vente qui proposent des invendus à prix réduit. De plus, un étiquetage mieux conçu peut limiter le gaspillage. Par exemple, des initiatives en Europe visent à différencier clairement la DLC (Date Limite de Consommation) de la DDM (Date de Durabilité Minimale), souvent confondues par les consommateurs. Cette clarification pourrait réduire de 10 % le gaspillage domestique, selon un rapport de la Commission Européenne (2020).
Enfin, cette lutte passe aussi par une collaboration étroite entre tous les acteurs, de la production à la distribution. Avec une plateforme numérique comme Linkee, le don alimentaire est plus facile, en mettant en relation les industriels et les associations caritatives. Et, les écosystèmes circulaires, où les déchets d’une entreprise deviennent les ressources d’une autre, gagnent en popularité. Par exemple, les drêches issues des brasseries sont utilisées comme nourriture pour le bétail ou comme matière première pour des bioplastiques.
ACT food et les cinq centres techniques présentent l’offre la plus riche en Bretagne, en matière de conseil et d’innovation agroalimentaire, en particulier pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Spécialisés chacun dans leur domaine, ils vous proposent une véritable complémentarité dans leurs compétences et mettent à votre disposition leur expertise adaptée en fonction de vos spécificités.
Et, au-delà, de leurs expertises, ils se rencontrent, échangent et partagent leurs connaissances et leurs informations. Un véritable maillage pour le plus grand bénéfice de tous les clients avec comme valeurs confidentialité et indépendance.